Plus de six mois après le début de la pandémie mondiale de la COVID-19, la vie a changé pour la plupart des individus du monde entier. L’impératif de distanciation sociale a contraint la plupart des êtres humains à chercher à continuer sur Internet leurs activités quotidiennes, telles que le travail, l’éducation et la recherche d’informations de santé essentielles. Mais la transition vers une vie numérique ne s’est pas faite sans heurts. Il est devenu plus que jamais nécessaire de résoudre la fracture du numérique, pour ce qui touche à l’accès à un ordinateur, à la disponibilité d’une connexion fiable à Internet et aux compétences nécessaires.
Pour aider les particuliers et les communautés à s’adapter à cette nouvelle situation, nous avons récemment accordé des petites bourses de Beyond the Net, et plusieurs projets se concentrent sur la résolution de problèmes survenus du fait de la pandémie. Voici un aperçu de nos projets lauréats dans trois pays : le Botswana, la Somalie et la Trinité-et-Tobago.
Les bases du télétravail pour les chefs de petites entreprises au Botswana
Le gouvernement du Botswana, comme celui de beaucoup d’autres pays, a imposé des lois strictes sur le télétravail afin de réduire la diffusion de la COVID-19. Cependant, beaucoup de chefs de petites et moyennes entreprises du pays maîtrisent mal les technologies, ou ne disposent tout simplement pas des connaissances ou compétences nécessaires pour profiter pleinement des outils et technologies pour le télétravail. Pour répondre à ce besoin, le projet Beyond the Net du chapitre du Botswana de l’Internet Society propose une formation aux « Bases du télétravail » aux chefs de petites entreprises.
« Notre objectif est de toucher un vaste public (employeurs, employés et grand public) en diffusant en direct les formations à plus de 160 chefs d’entreprises sur Zoom, par groupes de 40, sur quatre séances de 2 à 3 heures. », explique Phuthego Chere, le président du chapitre. « Nous pensons qu’après notre activité, les personnes qui auront suivi notre formation adopteront le télétravail, durant la pandémie et par la suite. Les nouvelles technologies sont adoptées assez lentement au Botswana, et même les solutions de vidéoconférence très appréciées, comme Zoom, ne sont pas très utilisées. Notre événement peut promouvoir leur adoption au niveau local. »
Il espère que certaines petites entreprises qui perdent actuellement des ventes ou qui ferment leurs boutiques parviendront à survivre à court terme, et seront à long terme plus productives et rentables grâce au télétravail. En invitant les responsables du secteur public qui aident les entreprises à participer à la formation, le chapitre espère également que le gouvernement fera la promotion du télétravail en interne.
Les participants apprendront à utiliser des outils comme les bureaux à distance et les applications en temps réel, ainsi que les applications de chat vidéo. La formation leur présentera ensuite des outils pour le chiffrement. Les séances seront présentées par des ingénieurs expérimentés et des membres de la communauté des entrepreneurs.
Faciliter l’accès des élèves à l’éducation durant le confinement à Trinité-et-Tobago.
Comme dans la majeure partie du monde, les écoles de l’État caribéen de la Trinité-et-Tobago sont fermées depuis que la pandémie de la COVID-19 a été déclarée en mars 2020. L’enseignement en ligne est venu s’intégrer au système éducatif, mais on estime à 60 000 le nombre d’élèves ne disposant pas chez eux d’un ordinateur ou d’un autre appareil leur permettant d’y accéder.
« La COVID-19 a engendré une crise totale au sein de notre système éducatif », remarque Nihan Beharry, responsable du projet et président du chapitre de Trinité-et-Tobago de l’Internet Society. « Des enseignants non formés ont été contraints à passer en urgence à un enseignement à distance, et ont fait tout leur possible avec l’aide du ministère de l’Éducation, mais il existe des problèmes, notamment l’absence d’accès à Internet à domicile pour de nombreuses familles, et le fait que de nombreux parents ont été mis au chômage technique ou renvoyés à cause de la pandémie. Notre objectif était et reste simple : fournir au plus grand nombre possible d’élèves l’accès aux ressources éducatives dont ils ont besoin, le plus rapidement possible, en partenariat avec d’autres ONG. »
Pour résoudre ce problème, le projet du chapitre de Trinité-et-Tobago de l’Internet Society collectera des ordinateurs et équipements informatiques inutilisés et les remettra à neuf pour les élèves, pour leur donner accès à l’enseignement à distance. Il a déjà reçu 50 ordinateurs donnés par une ONG, et il communique auprès du grand public pour en obtenir davantage. Le chapitre travaille avec l’association Principal et la Computer Society de Trinité-et-Tobago pour identifier et donner la priorité aux élèves qui en ont le plus besoin.
Des ressources supplémentaires en ligne seront mises à disposition sur des sites Internet, et le chapitre de Trinité-et-Tobago collabore avec les fournisseurs d’accès à Internet locaux pour que ces contenus soient exonérés (c’est à dire pour qu’ils ne nécessitent pas d’utiliser les données et soient gratuits pour les élèves). Le chapitre prévoit également de négocier avec le gouvernement le développement d’un réseau communautaire grâce à son programme de Wi-Fi public.
Améliorer la portée d’informations de santé essentielles en Somalie
En Somalie, il existe trop peu d’infrastructures de santé, et le personnel médical se fait rare, ce qui rend les risques relatifs à la COVID-19 encore plus graves qu’ailleurs. Dans le même temps, de nombreuses personnes n’ont pas accès à des informations fiables sur les moyens d’éviter de contracter et de propager le virus.
Pour répondre à ces problèmes, le chapitre de l’Internet Society en Somalie développe une campagne de sensibilisation sanitaire pour fournir rapidement des informations précises sur la prévention de la COVID-19. En s’appuyant sur des sites Internet, les réseaux sociaux et des outils de vidéoconférence, ainsi que sur la promotion par les médias traditionnels, l’objectif est de diffuser des informations sanitaires auprès d’un vaste public, avec des articles locaux dans plusieurs langues autochtones.
L’aspect local est un élément clé, explique Hamid Haji Aadm, responsable financier du chapitre et responsable du projet : « Nous voulons que les membres de la communauté soient impliqués dans la campagne, et qu’ils n’aient pas l’impression d’être de simples participants, mais bien des contributeurs. Les articles locaux utilisés dans les contenus de sensibilisation et partagés lors des séances sur Zoom toucheront davantage les communautés, car plus de personnes en parleront à leurs amis et leur famille. »
Les conférences en ligne offriront une plateforme permettant aux parties impliquées et aux experts médicaux, ainsi qu’aux membres de la communauté, de partager leurs expériences et leurs informations avec la société dans son ensemble. Elles seront assorties de fichiers et de vidéos faciles à partager sur les mesures de prévention, par exemple sur la bonne façon de se laver les mains. Ces projets sont simplement quelques-uns des projets à court terme sélectionnés, qui visent à développer les possibilités de formation au numérique, d’augmenter le nombre d’adhérents aux chapitres locaux de l’Internet Society et de promouvoir un Internet ouvert, mondialement connecté, sécurisé et digne de confiance pour tous afin d’avoir un impact positif sur l’humanité. La Fondation a également annoncé récemment l’octroi de bourses plus conséquentes pour des mesures d’urgence consacrées à la COVID-19, à quatre organisations.